Aquarelle sur toile, 26,5 cm x 24 cm, 2014.

Vit et travaille à Liège.

Claire comme de l’eau de roche
Immensité des montagnes, microcosme de la peinture. Face à l’ampleur ravageuse de la beauté, à la démesure du regard qui tout embrasse, quel paysage élu pourra supporter le trait du crayon, les couleurs du pinceau ? Pascale Rouffart remonte à la source des eaux. Celles qui coulent en presque silence ou dévalent en trombe. Celles qui bruissent sur les pierres arrondies par le temps, qui imposent leur cours aux mousses et aux lichens. Celles qui, gardiennes des sentes enverdurées, des tracés de contrebande, laissent passer l’air, montrent l’espace, ouvrent des vides, suscitent la vie. Celles qui désaltèrent le peintre nomade, et lui lavent les yeux, pour réveiller sa force de contemplation – et lui rendre sa légèreté. Ainsi viennent les couleurs et les formes : il n’est question ici ni de topographie, ni de description. Un carré de toile badigeonné d’un voile blanc sera le lit de ces roches grises, ombres vertes, fluides quasi transparents, nuages bouillonnants d’écume. Au ciel qui s’élargit, la peinture répond, claire comme de l’eau de roche.

Alain Delaunois
31.VII.2014

Pascale Rouffart, Val Brenta, 26,5 cm x 24,5 cm, aquarelle sur toile de lin, 2014.

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