








« Le triptyque de monochromes de Rodchenko annonçait la mort de la peinture, tandis que, après les années 50, les tableaux noirs de Stella annonçaient celle de l’abstraction. Et pourtant, les artistes continuèrent à peindre et à faire de l’abstraction. Pour beaucoup, même, peindre demeure un geste poétique et unique par lequel transitent et s’expriment la mémoire, la présence, l’âme. Un geste fort qui pénètre le subconscient autant qu’il construit, en totale conscience, une identité. Car dans ce corps, dans cette main en mouvement, c’est l’âme du peintre qui se dévoile, donnant ainsi un caractère universel à l’intime. Les mots s’avèrent indigents lorsqu’il s’agit de parler de ce processus vital. On parlera d’énergie, de sensibilité, d’optimisme. L’énergie de Jean-François Cuda se déploie sur la toile, elle nous explose la vue de ses coups résolus, nous appelle, nous interroge. Les champs de couleurs et les formes flottantes traduisent les mille nuances, la sensibilité à fleur de doigt de l’artiste, mais aussi un optimisme qui tient de la foi dans l’art et dans la vie et s’offre au spectateur dans des nuances chromatiques jamais avares, toujours généreuses, ainsi que dans les constructions audacieuses. Jean-François Cuda est un chercheur du geste pictural fondamental. C’est la raison pour laquelle ses peintures ne nous laissent pas indifférents. Leur cohérence et leur complexité nous amènent à imaginer et à construire, à notre tour, par le jeu des associations, notre propre intimité. Les éléments architecturaux structurent parfois les toiles tout en nous suggérant des paysages, remémorés ou intérieurs. Les toiles de Cuda nous transmettent certes les états d’âme de l’artiste, mais au-delà et surtout, la conscience d’une existence singulière, la nôtre. »
2018, Genaro Marcos Navas,





RTC
En piste : Les chantiers colorés
Du 28 août au 06 septembre 2020 au Musée de La Boverie, Liège.
Dans le cadre de « En Piste ! »
La Ville de Liège souhaite donner un coup de projecteur sur le travail précieux des galeries et centres d’art dans le paysage culturel liégeois et ouvre la sixième édition de l’événement En piste ! à La Boverie.
L’accès est gratuit, avec réservation obligatoire.
« Les chantiers colorés de Jean-François Cuda sont des espaces où s’associent, s’harmonisent des peintures… des couleurs. Il peut y en avoir en haut, en bas, au milieu, au-dessus, sur les côtés… d’hier ou de demain. Telle une architecture colorée… nous ne sommes plus que regardeurs mais nous faisons partie intégrante de la composition. Libre, Cuda suivra ses battements de coeur… son souffle lui dictera son geste, tel un chantier de l’être. Ses couleurs s’imposeront et lui se soumettra. Il devient le maître de cérémonie au moment de faire cohabiter celles-ci ensemble. C’est à cet instant que s’offre l’infini des possibles colorés. Cuda donnera le ton et l’installation ainsi construite nous permet de vivre l’intensité et la puissance de la couleur. Ces chantiers colorés ne sont pas sans nous rappeler le titre d’un dessin de David Hockney réalisé durant le confinement 2020, « Do remember they can’t cancel the Spring » (Rappelez-vous bien qu’ils ne peuvent annuler le printemps). »
Les chantiers colorés, avril 2020, Sofie Vangor.
« …je n’ai pas de plan préétablit.. En peignant, je pars à l’aventure avec mes propres bagages. J’avance pas à pas, en toute liberté. Le plaisir est dans la recherche et la surprise. Je navigue en hors-piste, fais confiance à mon instinct et acquis. Et la peinture, à l’instar de la vie, est toujours si imprévisible. Les lieux où mon corps s’inscrit le sont tout autant…. mon travail de peinture, c’est une histoire singulière, un dialogue avec moi-même. »
2019, Jean-François CUDA